jeudi 10 mars 2016

LE TROISIEME SEXE



"on ne nait pas femme, on le devient", écrit Simone de Beauvoir.

Personnellement, le jour de ma naissance, on m'a attribuée à la gente féminine sans me demander mon avis.

le deuxième sexe, c'était moi et pourtant, il fallait qu'on m'inculque comment etre femme et qu'on me rappelle à chaque fois que j'étais la complémentaire, la subsidiaire, l'accessoire, celle qui ne venait jamais en premier, celle qui n'était là que pour appuyer l'existence de l'autre.

j'étais femme, et pourtant, on devait me dire comment l'etre.
Moi, la fille, la soeur, l'amie, la mère, l'épouse, l'amante, la douce, la bonne, la belle, la généreuse, l'attentionnée, l'aimante, la forte, la douce encore une fois...

Naitre femme ne suffit pas, il faut remplir ses fonctions, remplir les conditions, aimer le rose, sentir bon, ne pas crier! ne pas souffrir du syndrome du poil, ni des yeux cernés, ni des cheveux en vrac.
il ne suffit pas d'etre femme, il faut en apporter la preuve, il faut etre "féminine"!

Pire que d'etre femme, c'est d'etre femme et ne pas remplir les conditions pour accéder à ce statut.
Dans ce cas là, vous etes une espèce autre, qui suscite incompréhension et indignation.
J'aime le bleu, je n'aime pas les jupes, je préfère les voitures aux barbies, je ne mets pas de boucles d'oreilles, j'ai les cheveux courts, j'ai quelques poils sur les bras et je n'aime pas qu'on s'adresse à ma poitrine quand on s'adresse à moi.

quand j'étais enfant, on me disait "garçon manqué", la vérité c'est que j'étais libre.
je ne rentrais pas dans les cases, et je n'étais pas inquiète.

Mes amis de la gente masculine n'avaient pas non plus le droit à l'erreur, il leur est strictement interdit de pleurer, de se sentir vulnérable, de porter le rose, de jouer au poupée, de montrer de l'affection à l'égard de leurs amis hommes, de devenir sage-femme, de porter les cheveux longs, d'etre homme au foyer....
il fallait qu'ils apportent la preuve de leur virilité, de leur force, de leur supériorité, de leur suprematie.

Etre ou ne pas etre, telle n'est plus la question! il ne suffit plus d'etre mais de paraitre et de se soumettre aux règles d'une société tantot misogyne, tantot misandre, et puis s'accroupir, s'applatir et subir.
on a essayé de changer les choses, de protéger une minorité qui n'en est pas une, d'établir la sacro-sainte parité.

La discrimination positive! quelle idée ingénieuse qui consiste à sur-glorifier la femme, à vanter son role de génitrice, à la mettre en tete de liste non pas parce qu'elle est compétente mais parce qu'elle est femme, de la nommer dans les catégories féminines aux Oscars, de lui dire qu'elle est belle parce qu'elle est femme, qu'elle est tendre parce qu'elle est femme, qu'elle est forte parce qu'elle est femme. Réducteur!
Parfois meme , on s'amuse à dénigrer l'homme, à lui attribuer tous les vices de la race humaine tellement on est persuadé que pour aboutir à l'égalité, il faut déchoir l'homme de son trone, parce qu'il est trop bien, et la femme pas assez.
une manière antinomique de lutter pour une cause juste avec les mauvais moyens.

Aujourd'hui, se dire féministe suscite méfiance et indignation.
Les dérives de certaines pratiques font que le féminisme n'est plus considéré comme un moyen pour aboutir à un équilibre mais une façon d'imposer la domination d'un sexe sur l'autre.
une manière biaisée de lutter pour la parité...


Par ailleurs, si le Ying et le Yang est désillusion , le discrédit de la lutte féministe a donné naissance à la théorie du genre, le refuge de ceux qui se veulent neutres, qui ne rentrent pas dans les cases, qui ne s'identifient ni au premier, ni au deuxième sexe, mais plutot à l'humain que nous sommes. 

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